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mercredi 23 décembre 2009

Lettre de Robert Hue Sénateur


Une lettre de Robert Hue, sénateur.

Elle m'a été adressée en novembre 2009 à l'occasion du 20ème anniversaire de l'association ASI que je préside. Nathalie Goulet, sénatrice, était porteur de ce message chaleureux qui m'est allé droit au coeur venant d'un homme dont j'admire les qualités humaines et républicaines.


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Paris le 16/11/2009



Robert Hue

Cher Roger Jouadé,


A l’occasion des 20 ans de l’Association « Argentan Solidarité Insertion » dont tu es l’un des principaux initiateurs et artisans, je veux t’adresser mes plus vives félicitations pour ton immense travail d’action et de solidarité sociale. Je sais combien ton combat constant pour l’emploi, la formation et pour faire reculer les inégalités est moteur de ton action quotidienne et désintéressée. Et cela, dans la proximité la plus étroite avec les habitants et aujourd’hui au plus près de leur environnement.

Je n’ai, malheureusement, pas pu répondre à l’invitation personnelle de ma collègue Sénatrice Nathalie Goulet d’être présent avec vous pour cette fête. Mais je veux, par ce mot, rendre hommage à ton œuvre humaniste et militante.

Fidèlement
Robert Hue

vendredi 18 décembre 2009

Interview Journal de l'Orne

17 décembre 2009.

"Trop de social ne tue pas le social; trop d'assistanat tue le social"

Ar g e n t a n Solidarité Insertion vient de fêter ses 20 ans. Retour avec son fondateur, Roger Jouadé, sur cette association qui, alors que l'on parle tant de développement durable, l'a instaurée dès 1989.

- Dansquel cadre s'est créée l'ASI ?
- Pour bien comprendre la décision politique courageuse et le réel cas de conscience qui s'est posé pour créer cette association, il faut rappeler que j'étais un militant politique et syndical dans une entreprise d'Argentan, en ayant aussi des responsabilités départementales. Nous avions toujours lutté pour défendre le droit à l'emploi permanent contre l'évolution de l'emploi précaire qui commençait à se développer. Nous souhaitions une politique de solidarité active et globale qui protège la dignité des personnes en difficultés.
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- Comment était perçue l'ASI à sa création ?
- Que de critiques endurées à cette époque ! Ce fut une décision courageuse et réaliste de notre municipalité. Je suis très reconnaissant à notre maire de l'époque, François Doubin, d'avoir favorisé ce choix d'une politique de solidarité active et non plus d'assistanat. Parce que, contrairement à ce que l'on peut entendre, "trop de social ne tue pas le social; trop d'assistanat tue le social".
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- Quelles sont les personnes que vous accueillez ?
-Ce sont des personnes qui ne trouvent plus de travail après 50 ans. Nous les accueillons de plus en plus nombreuses dans nos structures d'insertion. Mais aussi de plus en plus jeunes. Nous avons des 18-25 ans. Toute une génération est ainsi sacrifiée alors que nous sommes la 4e ou 5e puissance économique mondiale du fait de nos richesses et de nos savoir-faire que nous avons transmis dans le monde avant et durant les délocalisations.
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- Quels sont les types de travaux que vous effectuez avec l'ASI ? Ne faites-vous pas concurrence aux artisans ?
- Non, ce sont de nouveaux emplois. Il y a tant à faire dans l'environnement, l'entretien du patrimoine, des rivières pour éviter les inondations, dans nos immenses forêts pour éviter les incendies. Tous ces nouveaux emplois seraient infiniment moins onéreux que le coût du chômage et les terribles dégâts provoqués chaque année par les inondations et les feux de forêt. C'est mettre en pratique le vaste chantier du développement durable. Nous, nous le faisons depuis 20 ans.

- Quel bilan faites-vous de l'ASI au bout de 20 ans ?
- Je suis heureux de constater qu'à Argentan, ce concept de solidarité et la défense des valeurs humanistes nous ont rassemblés dans cette épreuve. Nous sommes classés 21e entreprise sur 63 pour les résultats économiques de nos activités sur Argentan, c'est ici la preuve de la bonne gestion de l'insertion par l'activité économique et non l'assistanat. Cela justifie notre appel aux moyens qu'il faut nous donner pour développer notre encadrement très insuffisant par des subventions correspondantes. Il faut savoir que ces subventions du conseil général et de la municipalité représentent à peine 10% de notre budget. C'est peu comparé aux retombées économiques que nous assurons et au versement des salaires et pour les cotisations sociales que nous versons à l'URSSAF et autres organismes sociaux.
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- En chiffres, cela se traduit comment ?
- En 2008, l'ASI avait 311 clients; la Régie des quartiers, 135; les Jardins dans la Ville, 160 adhérents. A l'accueil "recherche d'emploi", nous avons eu 5513 visites en 2008. Nous avons réalisé 1894 contrats de travail et 1577 facturations clients en 2008.

Ce bilan démontre que nous avons réussi à mobiliser et rassembler les associations, les partenaires économiques et la société civile dans cette action exemplaire de lien social et de solidarité active. C'est aussi la preuve que notre CCAS avait fait le bon choix avant l'heure du vaste champ du développement durable, du social au sociétal à l'ordre du jour de notre municipalité. Au-delà des jugements et critiques négatives de l'opposition, nous avons su rassembler toutes les bonnes volontés dans ces actions de solidarité active.

- Comment se passe l'encadrement ?
- L'accueil et le suivi de ces personnes s'effectuent avec seulement 5 employés et encadrants. Cela démontre le dévouement et la qualité de nos agents que je remercie. Cela justifie l'aide que nous réclamons pour assurer correctement notre mission.

Propos recueillis par Christophe RIVARD

mardi 24 novembre 2009

Banque alimentaire d'Argentan

Solidarité : Vendredi 27 et samedi 28 novembre à Argentan, collecte de la Banque alimentaire.

Vendredi et samedi, se déroulera la collecte nationale des Banques alimentaires pour nous aider à nourrir correctement celles et ceux qui n'ont plus les moyens. Le chômage et la pauvreté, cela peut vous arriver. Personne n'est à l'abri d'un accident de la vie. Je l'ai tant de fois constaté. Alors, durant ces deux jours, notre devoir de solidarité s'impose face à l'égoïsme et à l'indifférence: inutile de rappeler que la situation aujourd'hui l'exige. C'est hélas l'actualité quotidienne, la réalité à notre porte et dans toutes les villes de France.

Je lance un appel à toutes les bonnes volontés pour nous aider durant ces deux jours. En particulier à tous les élus dont c'est le premier devoir et à toute la population pour faire preuve de générosité, ce dont je ne doute pas. L'année dernière, en novembre 2008, la générosité des donateurs s'est traduite par une collecte record de 7.500 kg de denrées. Parmi les dons prioritaires, nous demandons: CONSERVES (cassoulets, raviolis, haricots verts, petits pois, carottes, sardines, thon). DIVERS (huile, café, sucre, gâteaux secs, chocolat, céréales, farine),

Nous en avons tant besoin pour notre épicerie sociale afin de pouvoir distribuer cet hiver et toute l'année les produits alimentaires. Nous avons cette obligation de garantir à tous ceux qui souffrent de cette injustice: la pauvreté.

Au delà de nos différences, les valeurs humanistes ont toujours su rassembler les habitants de notre bonne ville d'Argentan.

vendredi 20 novembre 2009

A.S.I Argentan

18 novembre 2009 - 20ème anniversaire d'Argentan Solidarité Insertion d'Argentan avec la participation de Nathalie Goulet sénatrice de l'Orne.

Galerie photos





20e anniversaire de l'ASI

Article en cours de rédaction

Autour du gâteau d'anniversaire de l'ASI avec Nathalie Goulet et des personnes en parcours d'insertion.

Notre sympathique sénatrice avait fait spécialement pour nous le déplacement de Paris avant de repartir au Sénat où elle devait participer au débat sur le budget de la Nation. Rencontrer et discuter avec des personnes en insertion lui a paru être une occasion assez importante pour effectuer cet aller retour Paris-Argentan-Paris.

Chacune des personnes autour de la table s'est présentée et a exposé son parcours. Nathalie Goulet semble avoir une grande faculté d'écoute, elle ne monopolise pas la parole..., chacun s'exprime donc librement et sans ambages. En ma qualité de Président d'Argentan Solidarité Insertion, j'ai présenté un résumé de nos activités et un bilan de notre travail pour l'insertion active et solidaire (voir détail dans l'article page précédente).

L'immense gâteau aux 20 bougies offert par notre sénatrice était accompagné d'un autre cadeau surprise qui m'était destiné : une chaleureuse lettre personnelle de la main d'un autre sénateur bien connu nommé Robert Hue.

mercredi 18 novembre 2009

ASI: 20e anniversaire

1989 - 2009 : 20 ans de Solidarité active

Dicours de Roger Jouadé - 18 novembre 2009 (extraits)

Notre association A.S.I - Argentan Solidarité Insertion s'est officiellement constituée le 15 septembre 1989. Nous avions l'espoir que cette association serait seulement provisoire en attendant le retour au plein emploi, le respect du droit à l'emploi. Hélas, vingt ans après, le mal a empiré. Cela est dû a l'absence de choix et d'une volonté politique de s'attaquer aux racines du mal. Voilà pourquoi notre CA a voulu marquer le 20e anniversaire pour témoigner de nos espoirs et de nos déceptions mais aussi et surtout pour faire entendre notre voix et sensibiliser les responsables économiques et politiques sur l'ampleur de notre tâche et de nos besoins pour remplir dignement notre mission d'insertion.

Notre association ASI, Régie des Quartiers et Jardins dans la Ville, assume à Argentan des activités économiques, sociales et culturelles très appréciées, connues et reconnues bien au delà de notre ville. Les médias locaux locaux, régionaux et nationaux s'en font souvent l'écho.

En 1989, cette association destinée à accueillir des chômeurs en emplois précaires était contraire à mes idées et à celles de son directeur Jean Benoist, mais il fallait trouver les meilleurs moyens de gérer notre politique de solidarité active. Que de critiques endurées à cette époque. Ce fut une décision courageuse et réaliste de notre municipalité. Je suis très reconnaissant à notre maire François Doubin d'avoir favorisé ce choix d'une politique de "solidarité active" et non plus "d'assistanat".

Depuis cette époque, nous subissons la dégradation constante de la situation économique et l’aggravation des inégalités sociales, la racine du mal qui gangrène notre société a provoqué non seulement chômage mais aussi l'exclusion. Il nous a donc fallu adapter et développer nos structures d’accueil et de suivi en se battant pour obtenir les moyens, avec le CCAS et les associations caritatives. Cela nous a permis de limiter, humainement et financièrement les conséquences du chômage. C’est ainsi que nous avons démarré en rendu crédible cette association destinée à mettre en application le I du RMI – I comme insertion – puisqu’à l’évidence, les responsables économiques et politiques n’ont pas assumé leur devoir d’insertion, ce qui a provoqué l’échec de mise en application de ce nouveau droit. Il devait se traduire comme pour le RSA d’aujourd’hui, par une sortie rapide du chômage afin d’éviter la multiplication des structures d’assistanat et de formation bidon et surtout l’encombrement décourageant des C.L.I - Centres locaux d’insertion.

Oui, ce nouveau droit, pour être efficace, devait être complété par un décret d’obligation d’embauche, comme la loi sur l’emploi des handicapés, car le chômage de longue durée détruit les valeurs et les repères des êtres humains qui deviennent parfois des handicapés sociaux avec les conséquences bien connues sur l’équilibre des familles concernées. Sachant aussi les énormes conséquences économiques et financières qui provoquent la destruction des valeurs et des compétences et le coût estimé à 18.000 euros par chômeur, soit plus cher qu'un emploi qu'on s'acharne à réduire dans le public comme dans le privé. Un coût humain et financier dont on ne parle jamais. Toutes ces personnes licenciées en masse qui ont travaillé et acquis un savoir faire durant leur vie active et qu'ils ne peuvent pas transmettre aux jeunes générations au nom du sacro saint profit et Veau d'Or de la rentabilité à court terme.

Ces personnes qui ne trouvent plus de travail après 50 ans, nous les accueillons de plus en plus nombreuses dans nos structures d'insertion. Mais aussi, de plus en plus de jeunes 18/25 ans. Toute une génération ainsi sacrifiée alors que nous sommes la 4e ou 5e puissance économique mondiale du fait de nos richesses et de nos savoir-faire que nous avons transmis dans le monde avant et durant les délocalisations.

Alors, pourquoi n'y a-t-il plus d'ambitions et d'inventions pour de nouveaux métiers et emplois : il y a tant à faire dans l'environnement, l'entretien du patrimoine, des rivières pour éviter les inondations, dans nos immenses forêts pour éviter les incendies. Tous ces nouveaux emplois seraient infiniment moins onéreux que le coût du chômage et les terribles dégats provoqués chaque année par les inondations et les feux de forêt.

Cet accrroissement du chomage et de la pauvreté vient d'être analysé par l'INSEE. Il est précisé que durant cette crise financières les inégalités sociales se sont encore amplifiées. Les 10% des Francais les plus riches ont aujourd'hui un revenu de 700 % supérieurs aux revenus des plus pauvres. Il y a vraiment urgence pour une révolution sociale. J'ai envie de dire : “République réveille-toi ils sont devenus fous.

Notre bilan démontre, au fil des années depuis 1989, que nous avons réussi à faire prendre conscience du devoir de solidarité envers tous ceux qui souffrent du chômage et de la pauvreté, en insistant sur le fait que cela peut arriver à tout le monde. Nous avons réussi à créer un véritable lien social avec l'aide de nos partenaires toujours plus nombreux, en affirmant haut et fort que ce devoir de solidarité active - et non passive - relève de la responsabilité collective.

20 ans après, je suis heureux de constater qu'à Argentan, ce concept de solidarité et la défense des valeurs humanistes nous ont rassemblés dans cette épreuve . Président fondateur de cette association, au nom de tous les membres du CA, du fond du coeur, je voudrais remercier celles et ceux qui ont accepté cette responsabilité dans le premier conseil d'administration en 1989 et dont certains sont encore parmi nous.

Remercier aussi tous nos partenaires, donneurs d'ordres qui nous ont fait confiance en acceptant de nous donner du travail. Bien entendu, la ville d'Argentan, les organismes logeurs, les entreprises, commerçants et artisans, les associations et aussi les particuliers.

Tout d'abord, un chiffre significatif qui peut surprendre: -Nous sommes classés au 21e rang sur 63 pour les résultats économiques de nos activités sur Argentan. C'est ici la preuve de la bonne gestion de l'insertion par l'activité économique et non l'assistanat. Cela justifie notre appel aux moyens qu'il faut nous donner pour développer notre encadrement très insuffisant par des subventions correspondantes. Il faut savoir que ces subventions du Conseil général et municipal représentent à peine 10% de notre budget. C'est peu comparé aux retombées économiques que nous assurons par le versement des salaires et pour les cotisations sociales que nous versons à l'URSSAF et autres organismes sociaux.

- Autres chiffres significatifs de la confiance de nos partenaires: l'ASI avait 311 clients en 2008, la Régie des Quartiers 135 clients, les Jardins dans la Ville 160 adhérents. A l'accueil "recherche d'emploi", nous avons eu 5513 visites. En 2008, nous avons réalisé 1894 contrats de travail et 1577 facturations clients.

L'accueil et le suivi de ces personnes s'effectue avec seulement 5 employés et encadrants. Cela démontre le dévouement et la qualité de nos agents que je remercie publiquement et surtout Jean-Luc Tabesse directeur de l'ASI. Cela justifie l'aide que nous réclamons pour assurer correctement notre mission.

Roger Jouadé - Président d'Argentan Solidarité Insertion.

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Sur les photos : Avec Danièle Dubois, ex directrice du CCAS. Avec Frédéric Léveillé, conseiller municipal.

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samedi 7 novembre 2009

CCAS : polémique indécente

Le récent débat au conseil municipal sur le fonctionnement du CCAS dans une crise sociale sans précédent dont l’opinion publique a bien conscience, a provoqué de nombreuses réactions auxquelles je ne répondrai pas sans entrer dans l’indécence de l’exploitation irresponsable de politique politicienne. C’est pourquoi j’ai refusé de participer à ce débat, sinon pour préciser que les moyens actuels sont très insuffisants pour remplir correctement notre mission.

Tous les CCAS sont concernés. Le concept de solidarité active est au cœur de l’action sociale dans notre CCAS. Ayant en charge ce CCAS avec les associations caritatives et tant d’autres personnes de bonne volonté, je peux témoigner que toute notre énergie et nos initiatives sont mises en commun pour limiter au maximum les conséquences de cette crise sociale sans précédent. A Argentan, cela vient s’ajouter aux nombreuse fermetures d’entreprises et licenciements massifs dont les conséquences sont toujours actuelles.

J’ai toujours respecté la nécessaire liberté d’expression sur les problèmes de notre société, mais je déplore l’exploitation politicienne de la crise sociale d’où qu’elle vienne. S’agissant d’un débat entre élus, nous aurons l’occasion d’apprécier leur dévouement lors de la collecte alimentaire des 27 et 28 novembre 2009.

J’assume cette responsabilité au CCAS depuis 1989 en partageant les choix et décisions en mon âme et conscience avec tous les responsables de l’action locale toutes tendances confondues car personne n’a le monopole du cœur. Je rappelle que notre action globale de solidarité active – et non pas d’assistanat – est appréciée et reconnue au niveau régional et national, ce qui m’a valu d’être élu par tous les CCAS de France parmi les 44 membres de l’Union nationale des CCAS.

Au delà de nos différences et divergences naturelles, au nom des valeurs humanistes qui nous rassemblent, il faut agir ensemble au seul service des plus défavorisés dans le respect de leur dignité et d’une réelle solidarité.

jeudi 8 octobre 2009

Refus de la misère

17 octobre 2009 - Journée mondiale du refus de la misère

« Le veau d’or du libéralisme de notre temps a gangrené la notion des valeurs humanistes et de devoir de solidarité entre tous les êtres humains». Faisons nôtre, dans les actes, cette déclaration fondamentale.

« Là où des femmes et des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les Droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ». Joseph Wrésinski. En cette année 2009 où nous subissons les conséquences tragiques des fautes majeures du libéralisme sauvage, il est important de rappeler cette proclamation ô combien d’actualité.

L’assemblée générale de l’ONU avait solennellement proclamé le 22 décembre 1992 que le 17 octobre serait chaque année une journée mondiale du refus de la misère. Ayant en charge à Argentan, avec les associations caritatives et tant d’autres personnes bénévoles de bonne volonté, les actions de solidarité, je peux témoigner que les 364 jours suivants sont encore et toujours une gestion quotidienne de la misère et de l’exclusion. Mais aujourd’hui, les effets les plus dramatiques et les plus injustifiables sont vécus par notre jeunesse de 18 à 25 ans sans emploi ni ressources, et par les femmes qui subissent dans leur grande majorité un emploi précaire.

N’en déplaise aux partisans du libéralisme immoral, la baisse des impôts sur les revenus des plus riches – grâce au « bouclier fiscal » qui en plus va les exonérer de la taxe destinée à financer le RSA – ne fait qu’aggraver les inégalités sociales.

Sachant que 20% des Français les plus riches possèdent déjà 70% du patrimoine et revenus, c’est une raison majeure de la fracture sociale et morale de notre société, de la paralysie de la consommation et de l’économie nationale. Le libéralisme égoïste corrompu et le réformisme illusoire ont plongé la France dans cette situation. L’urgence économique et morale pour tous les Français, c’est d’exiger en cette journée du 17 octobre une loi pour abolir enfin les injustifiables privilèges. Pour que soit respectés les droits fondamentaux, le droit au bonheur et à la dignité pour tous par le partage du travail et des revenus entre tous les enfants de la famille France, sachant qu’il ne peut y avoir de droits sans devoirs ni de devoirs sans droits pour tous les citoyens.

Au delà de nos différences et de nos divergences naturelles, au nom des valeurs humanistes qui nous rassemblent, il faut agir pour que triomphe enfin, dans notre beau et riche pays les grands principes de notre République Liberté, Egalité, Fraternité. Refuser la misère c’est le seul chemin pour la paix, en France et dans le monde pour la justice et la paix ».

Roger JOUADE

dimanche 30 août 2009

Epicerie sociale (suite)

Et l'épicerie sociale leva le rideau.
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(Extraits d'un article de Ouest-France le 5 décembre 2001)
"Une épicerie d'un nouveau genre a ouvert ses portes lundi après-midi, au rez-de-chaussée du centre d'hébergement d'ur­gence. L'épicerie sociale, C’est son nom, accueille les per­sonnes en difficulté. Le service remplace les traditionnelles dis­tributions d'aide alimentaire. Objectif : responsabiliser les bénéficiaires.

Des rayons garnis de produits alimentaires, (…) une caisse enregis­treuse... A part l'absence d'en­seigne, l'épicerie sociale ressemble à s'y méprendre à un autre com­merce. Seule différence, les prix pratiqués ici sont les plus faibles du marché. «Ils sont calqués sur les moins chers que l'on a trou­vés», reconnaît Danielle Dubois, di­rectrice du CCAS (Centre commu­nal d'action sociale).

Depuis lundi après-midi, ce «commerce» d'un nouveau genre a donc ouvert ses portes dans le bâtiment abritant déjà le centre d'hé­bergement d'urgence (Ouest-France du 21 novembre), à quelques pas du foyer des jeunes travailleurs. (…)

L'épicerie sociale sonne ainsi le glas des classiques distributions d'aide alimentaire organisées ces dernières années. «Les bénéficiaires venaient chercher des pa­quets que nous avions préparés avec les dons de la Banque ali­mentaire et ce que nous achetions, poursuit Danielle Dubois. Depuis deux ans, nous avons réfléchi à remplacer cette pratique. Un gros travail a été effectué avec d'autres associations pour aboutir à cette formule du libre-service. Chaque bénéficiaire reçoit un crédit, pour moitié en épicerie sociale et pour l'autre moitié en chèque d'accompagnement personnalisé ou en espèces pour acheter d'autres fournitures.» A chacun ensuite de gérer son budget, sachant qu'il devra contribuer aux achats effectués à l ‘épicerie à raison de 10% du montant du crédit.
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Solidarité humaine et financière
Plusieurs associations caritatives (Enfance et Partage, le Secours ca­tholique, la Croix-Rouge, l'Aide fa­miliale à domicile et Les Jardins dans la ville) ont travaillé de concert avec la municipalité et le CCAS pour permettre au projet d'aboutir. Lundi matin, toutes ont paraphé la conven­tion de partenariat. «Tous les ac­teurs qui l'ont bien voulu ont été associés. Ensemble, nous montrons que nous pouvons améliorer les actions. D'autant qu'avec l'épicerie sociale, les associations participent notamment, à titre bénévole, à son fonctionnement», insiste Ro­ger Jouadé, adjoint à la solidarité.

Fonctionnement encore, mais cette fois au regard du coût annuel estimé : Précisément 83 999 € pour les produits, l'électricité mais aussi l'emploi jeune créé et le poste de conseillère en économie sociale et familiale car nous voulons en même temps ouvrir de nouveaux horizons.
Cette somme est financée par la participation des usagers évidement, mais aussi de la ville (2286 €) et des subventions de différents organismes. "La solidarité financière existe donc aussi", sou­rit Roger Jouadé. Un financement multiple mis en place également lors de l'investissement. L'équipement et l'installation ont en effet coûté un peu plus de 70126 €, pris en charge par la Ville à hauteur de 18 446€ , mais aussi par le Département, la CAF. Plus d'une centaine de familles argentanaises peuvent bénéficier de cette nouvelle formule. Elles vont recevoir chacune de 64,03 € à 304,90 € par mois.
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Pratique.
Épicerie sociale, 12 bis rue Jean-Wolff. Ouverte le lundi après-midi de 14 h à 16 h 30 et le jeudi matin de 9 h à 12 h (de dé­cembre à mars et en juillet-août) ou le lundi après-midi de 14 h à 16 h 30, le mercredi matin de 9 h 30 à 12 h et le vendredi après-midi de 14 h à 16 h 30 (d'avril à juin et de septembre à novembre). Ren­seignements au 02333937 97. Se­crétariat administratif, 4 rue du Col­lège, 02 33 35 81 62.

jeudi 27 août 2009

L'Epicerie Sociale

L'Epicerie sociale a été créée en décembre 2000. Le journal Argentan Aujourd'hui en parlait dans les termes suivants:

"Pour Roger Jouadé, Adjoint en charge de la Solidarité, "l'Epicerie Sociale est le symbole de la politique de solidarité de la Ville". Il a également salué la tradition de solidarité assumée par les associations caritative argentanaises" et rendu hommage aux bénévoles associatifs."

Une action menée en parte­nariat avec les associations
"La création de l'Epicerie Sociale est le fruit d'une étroite collaboration entre la Ville, le Centre Communal d'Action Sociale (CCAS) et plusieurs associations argentanaises : la Croix Rouge, le Secours Catholique, Enfance et Partage, Les jardins dans la Ville et l'Aide Familiale à Domicile (AFAD). Les béné­voles de ces associations sont présents au sein de l'épicerie sociale où ils assu­rent l'accueil des personnes en complé­ment des professionnels de l'aide socia­le. Les associations partenaires font également partie du comité de pilotage et du comité technique d'évaluation de l'épicerie."

Une aide alimentaire plus équitable
"La création de l'Epicerie Sociale s'ac­compagne d'un nouveau mode d'attribu­tion de l'aide alimentaire, plus juste et mieux adapté aux besoins réels des familles.
L'aide est attribuée aux personnes moi­tié en espèces (une fois par mois), moi­tié en crédit Epicerie Sociale (crédit mensuel à utiliser dans le mois en une ou plusieurs fois). Les personnes choisissent librement leurs produits au sein de l’Epicerie Sociale dans la limite du crédit accordé par le Centre Communal d’Action Sociale."

Responsabiliser les per­sonnes et respecter leur dignité
"L'Epicerie Sociale n'est pas un endroit où les personnes viennent recevoir de l'ai­de, c'est un lieu où elles viennent ache­ter, à très bas prix, les produits de leur choix. En effet, une participation finan­cière de 10% du montant du crédit est demandée à chaque famille. C'est ce qui fait le caractère innovant et original de l'Epicerie Sociale : les personnes sont à la fois responsabilisées et respectées dans leur dignité, car elles sont recon­nues comme ayant contribué à la cou­verture de leurs besoins."

"L’accueil café est mis à disposition gratuitement des usagers : boisson, informations diverses, recettes, jeux pour les enfants. Les personnes peuvent à cette occasion faire leurs suggestions et proposer leur participation pour le fonctionnement de l’Epicerie Sociale."

Les objectifs de l'Epicerie Sociale
• Lutter contre la pauvreté sans assistanat et dans le respect de la dignité des personnes
• Optimiser et coordonner les aides alimentaires aux familles en difficultés
• Proposer un espace convivial d'accueil, d'écoute et d'échanges pour recréer des liens sociaux
• Favoriser l'accès à tout type conformation conduisant à l'autonomie sociale des familles
• Conduire des actions de type éducatif et animer des ateliers de vie quotidien­ne, avec la participation de la Maison du Citoyen."

mercredi 19 août 2009

Solidarité active

Publié en avril 2003 par ARGENTAN AUJOURD'HUI, bulletin d'information de la ville d'Argentan.
Un pour tous, tous pour un.
Argentan Aujourd'hui
Quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier durant vos années au poste de maire adjoint ?
Roger Jouadé :
Je suis un élu dans l'action sociale globale depuis 1971. Depuis ce temps là, je n'ai eu de cesse d’oeuvrer pour aider les Argentanais. Avec l'équipe municipale et: en partenariat efficace avec les associations caritatives, nous avons créé l'Epicerie sociale, la Maison du citoyen (MDC), le Centre d'Hébergement d'Urgence, les Jardins dans la ville, Argentan Solidarité Insertion, autant de structures municipales ou associatives qui soutiennent les personnes en difficultés.
Argentan Aujourd'hui :
N'avez-vous pas peur que ces outils sociaux soient assimilés à de l'assistanat ?
Roger Jouadé :
Ceux qui pensent cela ne connaissent pas notre démarche. Ce n'est pas de l'assistanat mais au contraire de la solidarité active et responsable qui débouche sur la mise en place d'actions d'insertions. Nous disons toujours aux gens qu'il n'y a pas de Droit sans devoir, ni de devoir sans droit. En préservant la dignité et la citoyenneté des personnes en difficulté, cela leur permet de mieux s'en sortir. C'est dans cet esprit que nous avons créé la MDC, un lieu qui rassemble toutes les générations, tous les citoyens, un lieu qui efface les différences.
Argentan Aujourd'hui :
Les problèmes d'emploi pèsent lourd sur les foyers tant au niveau financier que psychologique. Que peut faire un élu local face à cette situation ?
Roger Jouadé :
Cette société est régie par un libéralisme sauvage. On l'observe dans tout le secteur privé. Le droit au travail est pourtant inscrit dans la constitution. Malheureusement ce droit fondamental n'est pas respecté. Il faut donc se prendre en main. Nous avons mis sur pied des structures drinsertion car l'Homme ne conserve sa dignité qu'au travers d'une activité, surtout aux yeux de ses enfants, de ses amis, de ses voisins.